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Luxe & Savoir-Faire

Le blog dédié aux précieux savoir-faire du Luxe, du Parfum et de la Mode.

Dominique Harnois, ou la passion des gemmes et de la transmission...

 

 

L’univers du Luxe et son héritage culturel, n'ont aucun secret pour cette passionnée de gemmes et de Joaillerie.

  Cet héritage riche et singulier, de par son histoire, ses codes, ses savoir-faire et la noblesse des matières, recèle une composante clé, déclencheur de l’acte d’achat, mais aussi de bien des vocations, l’Emotion.

Aussi impalpable que le Temps et tout aussi essentielle, l’émotion est un vecteur de croissance incontournable, sur laquelle misent, plus que jamais, les grandes maisons.

Il s’agit de se différencier et d’offrir des expériences d’achat novatrices et marquantes.

 

Dominique Harnois a rapidement compris l'enjeu majeur de la Formation (et du storytelling), pour ces acteurs  qui se doivent de faire face aux comportements d’achat en pleine mutation.

 

Cette experte pédagogique, s'est ainsi donnée pour mission la transmission de ces notions fondamentales, auprès d’un public de professionnels du secteur.

 

En 2009, elle crée sa propre école, devenue référence, L’Académie du Luxe.

Avec ce lieu confidentiel et feutré, niché dans un écrin de verdure au cœur de l’Avenue Foch, cette gemmologue de haut vol, répond ainsi à une demande grandissante des acteurs les plus emblématiques du Luxe

 

Entre excellence, générosité et émotion … Dominique Harnois s’exprime pour Luxe & Savoir-Faire, et dévoile, son histoire et sa profonde sensibilité pour les savoir-faire d’exception.

 

 

RENCONTRE EXCLUSIVE AVEC DOMINIQUE HARNOIS

FONDATRICE DE L’ACADEMIE DU LUXE

 


Vous évoluez dans l’univers du luxe depuis 1985, au sein de quelques-unes des plus belles maisons françaises de joaillerie , telles que Cartier, Chanel Joaillerie ou encore Chaumet.

Comment s'est construit votre parcours ?

Je suis arrivée dans le secteur du luxe par ‘accident’ et j’y suis restée par passion.

Ma vie professionnelle a commencé en Suisse, chez Cartier. J’ai découvert un univers passionnant que je ne connaissais pas, ayant fait des études de Commerce très généralistes, et qui m’a tout appris.
 

Le marché suisse est un formidable marché test qui offre la possibilité de regrouper sur un petit territoire trois marchés, français du côté Genevois, italien dans le Tessin et enfin allemand pour la partie alémanique, et permet de tester leurs différences.
 

J’ai rejoint ensuite le siège du Groupe Cartier à Paris, qui était à l’époque composé de Piaget, Baume & Mercier et de Cartier. J’étais en charge de l’analyse des statistiques concernant le lancement des nouveautés au niveau international (par pays, par référence…) et la réalisation d’études destinées à analyser le potentiel de certains pays, comme les Pays de l’Est après la dissolution du bloc Soviétique et ceux d’Amérique Latine. Puis, j’ai rejoint le Département Retail de Cartier France pour suivre l’évolution et l’animation des 20 boutiques françaises.

Après des études poussées en Gemmologie, j’ai intégré l’équipe de Chanel pour développer les collections de Joaillerie.  C’est une aventure que j’ai adoré vivre. Il s’agissait de construire des collections en collaboration avec un designer externe,  de les protéger mais également de développer l’environnement de ces collections (Collaboration avec le Studio pour créer le Merchandising, la communication, imaginer des outils de formation, d’information, …).
 

En 2002, je suis devenue Trade Marketing Manager pour Chaumet. Cette belle maison venait de rentrer dans le giron du groupe LVMH et son identité visuelle était à moderniser depuis le concept boutique, le Merchandising jusqu’au packaging.

Cette remise à plat m’a permis de travailler en profondeur sur des sujets que je n’avais fait que survoler jusque-là. Une expérience particulièrement intéressante qui m’a beaucoup apporté.

Parce que j’étais amené à former les équipes de vente en gemmologie, j’ai eu pour nouveau challenge de créer un département de formation pour Chaumet, avec un rayon d’action qui est devenu très vite international. J’ai commencé un deuxième métier qui me passionne.

 

Ce nouveau challenge vous a-t-il apporté une vision différente du secteur de la Joaillerie, vous qui veniez du marketing ?

Pas vraiment, en revanche j’ai découvert des réalités comme la difficulté de fidéliser des équipes de vente en Asie ou en Russie, la responsabilité de transmettre ses connaissances, d’éviter les faux pas interculturels. Cela a été pour moi une formidable opportunité.


Pourquoi avoir choisi de créer votre propre école de Luxe ?

Pour une raison très simple. Pendant cette période passée au sein du groupe LVMH, on me demandait parfois de former d’autres maisons que Chaumet souvent en gemmologie ou sur l’univers de la joaillerie. Passer d’une maison à l’autre était pour moi un exercice excitant. Cela nécessitait une adaptation permanente, qui empêche la routine et me convenait très bien. C’est donc tout naturellement que j’ai choisi de créer une entité spécialisée dans le sur-mesure qui corresponde, par sa souplesse, aux attentes des marques de Luxe, sans pour autant me limiter uniquement à l’univers de la Joaillerie et de l’Horlogerie. L’Académie du Luxe est née ainsi. Elle accompagne les maisons dans leurs projets de formation et dans pratiquement tous les univers du Luxe (Mode, Maroquinerie, Chaussure, Lingerie, Arts de la Table, Gastronomie, Haute Hôtellerie, Lunetterie, …).

 

 

 

Quelle est votre valeur ajoutée par rapport à d’autres écoles qui forment au Luxe et à la Joaillerie en particulier?

L’Académie du Luxe est un organisme certifié « Qualicert » de Formation continue, dédié aux professionnels du Luxe.  Je travaille peu avec des particuliers, sauf dans le cas de reconversion professionnelle.

80% de mon chiffre d’affaires est réalisé par des formations sur-mesure, les 20% restant, étant de l’institutionnel (inter-entreprises).  Ma valeur ajoutée, par rapport à d’autres organismes, se situe au niveau de l’éventail de programmes que je propose. Je regroupe tous les domaines et je propose un fil rouge depuis la matière, les savoir-faire, la mise en scène des créations, l’Art de la vente dans le luxe avec deux spécialisations. Cela me permet de concevoir des programmes complets de formation en toute indépendance et d’avoir recours à des spécialistes extérieurs pour des formations pointues.

Notre certification « Qualicert » est une sécurité pour mes clients et un gage de qualité sur la durée.

 

 

 

A quels profils s’adressent vos formations?

Essentiellement les équipes de vente, de marketing, la communication, des designers, des journalistes, des cadres dirigeants avant leur entrée en fonction aussi… Donc des profils très divers.

 

Réalisez-vous des supports digitaux, qui ont également un rôle à jouer en termes de valorisation des savoir-faire, notamment auprès des équipes de vente ?

Non, je ne travaille pas sur l’élaboration de tels supports. En revanche, c’est un sujet passionnant abordé dans le cadre des formations. Les nouvelles technologies font partie intégrante du luxe aujourd’hui, dans le merchandising, pour les outils de vente qui permettent de faire du storytelling sur les sujets des savoir-faire, de la découverte de manufactures par exemple.

L’image étant plus impactante que le texte.

 

 

Envisagez-vous de développer une offre de formation plus pointue sur d’autres secteurs comme le Parfum, Mode… ?

La joaillerie et l’Horlogerie sont deux fondamentaux. Mais tous les univers me passionnent. Je n’ai donc aucune limite. En revanche, je connais moins bien l’univers des Cosmétiques et des parfums. Même si j’aime raconter l’histoire des parfums, c’est un univers technique dans lequel on ne s’improvise pas. En formation, il faut être légitime.
 

A la demande de clients, nous sommes rentrés dans les domaines de la haute restauration ou de l’hôtellerie de Luxe.  Bien que ce ne soit pas notre spécialité, ces domaines sont basés sur les codes du luxe et respectent les mêmes valeurs.

 

 

 

Proposez-vous des visites d’ateliers dans le cadre de vos programmes de formation?

Lorsque cela est possible, oui, surtout dans le cadre de missions pour des cadres dirigeants afin de leur faire découvrir le nouvel univers qu’ils intègrent. Cependant, les ateliers de joaillerie travaillant souvent pour plusieurs maisons, elles sont tenues à une obligation de confidentialité. Il est donc difficile d’obtenir l’accord nécessaire à ces visites. Secret défense !

Quand je donne des cours dans le cadre de Masters à Genève, j’aime emmener les étudiants au Musée Patek Philippe, qui expose des pièces exceptionnelles de la Renaissance au début du 20e siècle. Rien de mieux pour illustrer l’histoire des Garde-temps et l’évolution des techniques.

A Paris, pour les cours de gemmologie, nous allons régulièrement au Musée des Mines et au petit Musée des Minéraux de Jussieu, pour découvrir les pierres, les formes incroyables des cristaux, et encore une fois, pour avoir une approche plus concrète de ce que nous étudions.   
Dans le cadre de l’Histoire du bijou, j’aime emmener les participants à la Galerie des Bijoux.

 

Quand je fais découvrir l’univers de la Mode et de la Haute Couture, j’aimerais beaucoup pouvoir emmener mes stagiaires dans un atelier de couture ce qui n’est pas évident. C’est aussi très secret… Parfois, grâce au réseau professionnel, de jeunes créateurs viennent nous expliquer comment se déroule le processus de création, leur savoir-faire, leur style...

 

La préservation des savoir-faire est un sujet qui vous tient à cœur.

Sous quelle forme se manifeste votre engagement dans ce sens?

Dans le cadre des formations, j’aime que les participants découvrent les merveilleux métiers du luxe, ses beaux savoir-faire.

Pourquoi est-il important d’aller dans le détail pour un vendeur ?
Pourquoi raconter des histoires, pourquoi mettre en valeur les prouesses techniques que l’on ne voit pas forcément à l’œil nu, mais qui donnent la valeur d’un bijou ?

 

Dans le cadre de missions, les maisons me demandent d’apporter une culture technique aux équipes, en particulier lors de lancements de nouvelles collections, pour mieux raconter un bijou et être plus performants. On parle mieux de ce que l’on a compris et admiré.

 

 

Vous êtes avant tout une passionnée de gemmes. Qu’évoquent-elles pour vous ?

Mon plaisir est de deux ordres. Etant très sensible à la couleur, j’aime imaginer des bijoux, j’assemble des pierres de couleurs à l’infini... C’est mon côté créatif.
Ma seconde madeleine de Proust étant à la fois la pierre, le bijou et l’histoire, j’ai conçu un module de formation sur l’histoire du bijou.

Cette passion me vient en partie de l’un de mes professeurs, Docteur en histoire de l’art, qui avait fait une spécialisation sur le bijou. Elle a su me transmettre ses connaissances comme sa passion.

C’est à ce moment-là que j’ai commencé à constituer ma bibliothèque sur le sujet! Depuis, je dévore les livres pour parfaire mes connaissances.

 

 

Quelle est la pierre la plus fascinante à vos yeux ?

Pendant longtemps, il s’agissait du diamant, et en particulier du diamant de couleur. Aujourd’hui, je suis amoureuse de la Tanzanite, du bleu de certains Saphirs et surtout de la Tourmaline Paraïba (une pierre bleue turquoise avec des pointes de vert et inversement). C’est une pierre fabuleuse. Quand je l’observe j’ai le sentiment de plonger dans un lagon !

 

 

Un grand merci à Dominique HARNOIS pour cette interview Luxe & Savoir-Faire!

 

 

Crédit Photos: www.academieduluxe.com

                        www.pinterest.fr

 

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